Pour en finir avec le mal de dos !

Chère amie, cher ami,

Cette semaine, je vous propose une interview de Jean-Pierre Marguaritte qui est ostéopathe. Il est également le fondateur de l’association Europromostéo dont un des objectifs est de réunir des ostéopathes autour d’une méthodologie commune sous le label de qualité Eurostéo. Ce mouvement a également pour ambition de lancer des études dans le domaine de l’ostéopathie pour en renforcer la crédibilité. L’IPSN soutient pleinement cette initiative utile à la santé de tous !

À travers cette interview, il nous donne quelques conseils pour rester en bonne santé et éviter les maladies de civilisation.

Bonne lecture !

Augustin de Livois


IPSN : Comment définissez-vous l’ostéopathie ?

Jean-Pierre Marguaritte : L’ostéopathie est une approche thérapeutique manuelle. Le thérapeute joue sur les blocages circulatoires et mécaniques qui empêchent le corps de bien fonctionner. Elle est recommandée pour les douleurs articulaires, musculaires, ligamentaires mais aussi pour les troubles fonctionnels, et notamment ceux de la sphère abdominale quasiment toujours en cause dans les pathologies chroniques.

Mais au-delà de cette définition un peu théorique, il faut surtout comprendre que l’ostéopathie s’intéresse à la cause des maladies, pas seulement à leurs effets. C’est une approche globale et multifactorielle qui soulage et guérit. Ce n’est donc pas une simple manipulation articulaire, mais une prise en charge globale qui permet de neutraliser la force mécanique qui déséquilibre les fonctions du corps !

IPSN : Le mal de dos est le mal du siècle. Quel remède l’ostéopathie peut-elle apporter ?

JPM : C’est un très bon exemple et pour imager mon explication, je vais utiliser une métaphore de marin.

Le bassin est constitué de deux hanches articulées de part et d’autre d’un os triangulaire, le sacrum, sur lequel sont empilées les vertèbres lombaires. Ces deux hanches sont stabilisées par deux masses musculaires fixées sur la colonne vertébrale comme deux haubans sur un mat de bateau. Si un hauban est plus tendu que l’autre, le bassin se vrille, le sacrum s’incline et les premières vertèbres qui sont empilées dessus vont glisser en avant et pincer le disque intervertébral. C’est ainsi qu’une douleur lombaire se déclenche.

Mais pourquoi un des haubans serait-il plus tendu que l’autre ? Il s’agit d’un problème de circulation du sang. Lorsqu’elle est ralentie, l’acide lactique ne parvient pas à être éliminé et le muscle se contracte anormalement.

L’explication se trouve dans le trajet artériel. Le sang est propulsé par une pompe, le cœur, à travers une grosse artère. Celle-ci circule dans le ventre, puis se divise pour distribuer le sang à chacune des hanches où se trouvent ces haubans. Puis, c’est au tour des jambes d’être irriguées. Ainsi, selon la branche de bifurcation comprimée, le hauban musculaire gauche ou droit sera sous tension et occasionnera la bascule de la hanche correspondante.

IPSN : Dans vos conférences, vous parlez souvent du rôle du foie. Pourquoi est-ce un organe si important en ostéopathie ?

Le foie est un organe essentiel. Il coordonne toutes les fonctions de l’organisme mais ne peut se manifester par la douleur en cas de dysfonctionnement car il est dépourvu de fibres nerveuses sensitives, ce qui fait qu’il est le plus souvent ignoré par la médecine. Mais, pour l’ostéopathe, c’est le premier organe à prendre en considération.

J’aime rappeler que le corps est constitué d’une pompe, de filtres et de tuyaux. Un bon ostéopathe doit bien connaître l’anatomie humaine et être guidé par une idée phare : le principe de l’artère ! Lorsque le flux artériel est ralenti, les maladies s’installent. Finalement, le rôle de l’ostéopathe, c’est d’ouvrir les vannes en libérant les compressions !

Le premier lieu de compression se situe au niveau de l’orifice à travers lequel passe l’artère qui distribue le sang du cœur vers le bas (aorte abdominale). Le diamètre de cet orifice diminue lorsque la tension du diaphragme augmente. Or cela peut arriver sous la pression des organes, notamment du foie.

En effet, l’estomac est creux. Il a une faible densité et ne peut être en cause, alors que le foie est plein. C’est une masse qui augmente lorsque le foie fonctionne mal. En l’absence d’une bonne amplitude, le diaphragme ne peut plus absorber les émotions, il se spasme et comprime l’artère abdominale qui distribue le sang aux organes digestifs. Le foie étant l’organe le plus vascularisé, il est le plus touché et s’« encrasse » comme un filtre. Ses réserves de sucre se transforment en graisses et libèrent des acides qui se stockent dans les muscles et diminuent l’élasticité des ligaments.

Mais ce n’est pas tout. La tension du diaphragme sur les côtes se projette sur d’autres muscles qui abaissent les épaules et se répercute sur les vertèbres cervicales. Au niveau dorsal, les forces mécaniques exercées par les côtes se transmettent aux vertèbres de la colonne vertébrale et compriment les ganglions qui transmettent l’influx nerveux aux organes. Tout se passe comme si le courant qui stimule l’organe correspondant à l’étage vertébral passait de 220 volts à 110 volts. C’est un véritable cercle vicieux.

IPSN : L’ostéopathie ne pâtit-elle pas de ses mythes fondateurs ?

L’ostéopathie a été créée à un moment où les connaissances médicales n’étaient pas celles d’aujourd’hui. Son fondateur, Andrew Taylor Still, a proposé dans les Etats-Unis du milieu du XIXe siècle un mode de raisonnement basé notamment sur la dynamique des fluides et la mécanique des forces. Il ne faut pas oublier qu’il était ingénieur agricole et qu’il s’était initié à la médecine en suivant son père chirurgien pendant la guerre de Sécession.

L’intégration des connaissances scientifiques actuelles a fait évoluer l’ostéopathie vers une véritable médecine qui est à la fois préventive et curative. Elle concerne toutes les personnes qui souffrent de ces troubles fonctionnels qui font le lit des maladies. Ces personnes qui souffrent sans être pour autant malades, au sens médical du terme, et qui consomment régulièrement des médicaments toxiques, alors qu’elles pourraient être soignées naturellement.

IPSN – Vous avez créé la méthode Marguaritte. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Cette méthode est le fruit de mon expérience guidée par la logique et l’analogie. Je lui ai naturellement attribué mon nom afin d’éviter toute récupération qui pourrait la dénaturer. Basée sur les principes de l’ostéopathie, elle intègre les liens existant entre la structure (le squelette), l’organique (les organes) et le métabolique (les processus chimiques qui produisent l’énergie de nos cellules).

Elle associe l’hygiène de vie, l’hygiène alimentaire et les conditions environnementales à une parfaite connaissance de l’anatomie et des mécanismes du corps.

La nutrition est fondamentale. Les ostéopathes qui pratiquent la méthode que j’ai développée conseillent quelques règles d’hygiène alimentaire. Ce n’est pas un régime mais quelques principes pour profiter au mieux des apports nutritifs et économiser nos fonctions digestives :

  • Supprimer les excès de produits toxiques qui fatiguent le foie : café, coca-cola, thé, chocolat, alcool, tabac.

  • Éviter les inhibiteurs de digestion comme les sucres rapides, le tanin et la caséine (café au lait, yaourt et vin…).

  • Ne pas associer des produits acides avec des sucres lents afin d’éviter les fermentations.

  • De manière générale, respecter une proportion de 70 à 80 % d’aliments alcalins : fruits, crudités, légumes, pommes de terre cuites à l’eau, fruits secs et réserver une proportion de 30 à 20 % d’aliments acidifiants comme les protéines concentrées, les céréales, et tenez-vous bien : le parmesan est le plus acide.

  • Améliorer son hygiène de vie. Il est devenu un lieu commun de rappeler qu’il est nécessaire de faire de l’activité physique. En ostéopathie, on peut l’expliquer facilement : 80% des artères sont dans les muscles. Lorsque l’on bouge, la circulation du sang est activée. Les organes fonctionnent donc mieux et on évite les maladies. C’est aussi simple que cela !

L’autre astuce, c’est de pratiquer la mono-diète. On prend pendant 24 heures un même aliment (ou une même catégorie d’aliments). Ce sont des fruits ou des légumes. Une fois les réserves de sucre du foie épuisées lors des 12 premières heures, l’organisme dégraisse le foie. Notre filtre fonctionne mieux et tout s’en ressent, physiquement et moralement.

A titre personnel, je fais cela tous les 15 jours. La première fois, des réactions d’élimination sont possibles mais disparaissent après deux ou trois mono-diètes.

IPSN : Vous insistez beaucoup dans vos conférences sur la prévention, pourquoi ?

L’ostéopathie est une approche thérapeutique qui soigne les personnes dont l’état se situe entre la santé et la maladie : j’ai mal au dos, je ne suis pas bien, j’ai des kilos en trop, je dors mal, je suis fatigué, etc… Ces personnes ne sont pas vraiment malades au sens où l’entend la médecine conventionnelle, mais elles ne sentent pas en bonne santé au sens où l’entend l’OMS.

La douleur articulaire est interprétée par l’ostéopathe comme un signal informant de l’existence d’un trouble fonctionnel dont l’origine est généralement dans le ventre. Tout l’intérêt de l’ostéopathie est de pouvoir déceler l’origine de ce trouble qui est très souvent silencieux – c’est-à-dire qu’il ne manifeste aucun symptôme – et d’avoir ainsi une véritable action préventive pour la santé.

Pour répondre à cette problématique, la pratique de l’ostéopathie est conjuguée à une bonne hygiène de vie. Par exemple, pour des douleurs lombaires, on devrait être tiré d’affaire en trois séances normalement. Mais ce qui est intéressant pour le thérapeute comme pour le client, c’est d’avoir réussi à opérer un vrai changement de vie.

En résumé, un bon ostéopathe peut être comparé à une entreprise générale : il fait de la plomberie (les artères) ; de la charpente (les muscles) ; il s’occupe de l’électricité (les nerfs). Et en plus, il se soucie de ce qui est au menu ! En voilà du service après-vente !

Nous disposons d’une approche thérapeutique efficace qui complète la médecine conventionnelle et qui peut faire des merveilles là où cette dernière échoue. Enfin, lorsque certaines fonctions sont affaiblies par des excès, des chocs affectifs ou émotionnels, des traumatismes physiques, la maladie… la stratégie nutritionnelle peut-être complétée par des compléments alimentaires, des concentrés de plantes, etc… Ces produits naturels sont les médicaments des ostéopathes.

IPSN : Vous avez également créé un réseau d’ostéopathes ?

Oui. L’association s’appelle EUROPROMOSTEO http://www.europromosteo.com/. C’est aujourd’hui un regroupement de 280 ostéopathes en France, Belgique, Suisse et Espagne qui s’accordent à appliquer une méthodologie de soins commune. La plus forte concentration est pour le moment en France. Ils sont favorables à une approche globale du patient et adaptent un traitement personnalisé. Du fait des diversités des pratiques, nous respectons un tronc commun afin de donner une meilleure visibilité à la profession.

Notre objectif est aussi de réaliser des études pour valoriser une ostéopathie opérante. A cet effet, nous venons de lancer un appel aux dons pour une première étude observationnelle visant à apporter la preuve de l’efficacité de la méthode dans le cas de la lombalgie chronique associée à un trouble hépato-digestif, celle qui résiste aux traitements médicaux traditionnels.

Lors de cette étude, la densité du foie sera mesurée grâce à un procédé qui s’appelle l’élastographie. Le foie est le filtre de notre organisme, il contient près d’un litre de sang. Sa texture ressemble à une éponge, ce qui fait que son élasticité témoigne de sa bonne santé. La mesure de la vitesse du flux artériel, l’évaluation de la densité des muscles et de la douleur complèteront cet examen. Au terme de trois consultations espacées sur un mois, une période d’observation sera réalisée pendant une période de six mois afin d’évaluer les résultats.

C’est en améliorant la connaissance scientifique de notre pratique que nous pourrons établir un climat de confiance dans la pratique de l’ostéopathie. Les liens entre ostéopathes et médecins seront ainsi renforcés et l’ostéopathie deviendra financièrement accessible à tous grâce à une meilleure prise en charge des soins par les Complémentaires santé.

Malheureusement, les fonds publics de la Haute Autorité de Santé pour la recherche ne nous sont pas accessibles car l’ostéopathie, tout en étant acceptée par la loi, n’est pas reconnue comme une profession de santé. C’est ce qui explique qu’elle ait pignon sur rue sans être remboursée.

Nous avons donc recours à des financements privés. Vous pouvez, si vous le souhaitez, participer au financement de notre étude en vous rendant sur le site suivant : https://www.wellfundr.com/fr/osteopathie-pour-tous.

En travaillant sur une meilleure reconnaissance de l’ostéopathie, nous pourrons nous atteler à d’autres chantiers et élargir notre champ d’action sur tous les troubles musculo-squelettiques. Il est aujourd’hui avéré qu’une grande part de l’absentéisme au travail est liée à ces troubles.

J’ai donc eu l’idée de créer le « Chèque Ostéo ». Il fonctionnera un peu comme le chèque restaurant : l’employeur participera à la moitié de la valeur du chèque qui servira au paiement de la consultation des ostéopathes du groupement EUROPROMOSTEO.

Retrouvez Jean-Pierre Marguaritte lors de notre grand congrès de Santé Naturelle les 1er et 2 octobre 2016 lors de la conférence-débat qui sera suivie de la dédicace de son livre « Le mal de dos est dans l’assiette ». Pour réserver votre livre : www.sosmaldedos.fr

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Jean-Pierre Marguaritte est né en 1951. Depuis 1984, il exerce l’ostéopathie. La logique, l’analogie et le symbolisme, ses rencontres avec des personnalités du monde scientifique et médical l’ont guidé dans sa recherche de la connaissance.

Sa pratique lui a permis d’expérimenter une méthodologie de soins qu’il transmet aujourd’hui à ses confrères. Une médecine globale, préventive et personnalisée qui s’adresse à toutes les personnes dont l’état se trouve entre la santé et la maladie.

Conscient de la nécessité urgente de combler le décalage existant entre les besoins de la population et le service de santé rendu, il a créé en 2007 l’association EUROPROMOSTEO afin de constituer un groupement d’ostéopathes qualifiés et défendre une ostéopathie rationnelle conforme à ses principes historiques. C’est en faisant la démonstration de l’économie de dépenses de santé et de prévoyance réalisable par l’ostéopathie qu’il compte obtenir des Mutuelles une prise en charge significative des soins pour les rendre accessibles à tous.

Ancien expert de justice, administrateur et coordinateur du groupe « thérapies manuelles » au sein du GETCOP (Groupe d’Evaluation des Thérapies Complémentaires Personnalisées), il défend une ostéopathie rationnelle et conforme à ses principes historiques.

Jean-Pierre Marguaritte animera une conférence-débat suivie d’une dédicace lors du grand Congrès sur la Santé Naturelle qui se déroulera les 1er et 2 octobre 2016 au Parc Floral de Vincennes. http://www.congresipsn.eu/billetterie-congres/

 


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