La révolution biologique d’André Gernez

Chère amie, cher ami,

Le 8 janvier 2014, le Docteur André Gernez nous a quitté.

Selon le réalisateur Jean-Yves Bilien, la référence en matière de documentaire scientifique dans le domaine de la santé naturelle, qui lui a consacré un documentaire remarquable, André Gernez était l’un des dix plus grands scientifiques du XXe siècle.

Et en effet, bien que méconnues par le grand public et volontairement écartées par les pouvoirs publics, les thèses de ce grand scientifique pourraient révolutionner la médecine si seulement on les appliquait.

Je n’ai pas eu la chance de connaître personnellement le Dr Gernez, mais je m’associe par la pensée à la tristesse de la famille et de ceux qui l’entouraient et l’aidaient dans la diffusion de ses travaux. A ce titre, je tiens à souligner l’excellent travail réalisé par l’APAG (Association pour André Gernez : http://www.gernez.asso.fr/), dont j’avais rencontré plusieurs membres il y a quelques mois, qui continue à se battre pour faire avancer les idées défendues par André Gernez afin qu’elles puissent profiter au plus grand nombre.

Le Dr Jacques Lacaze, collaborateur de longue date et ami d’André Gernez, lui a rendu hommage en ces termes : « Nous pensons qu’honorer cet immense chercheur, qui a introduit en biologie et en médecine des concepts majeurs parfaitement opérationnels, c’est œuvrer pour que d’une part, ses propositions soient connues de l’ensemble de la communauté scientifique d’aujourd’hui, et pour que d’autre part des chercheurs, des médecins s’emparent de sa méthode de travail, de ses concepts, de ses propositions, pour qu’enfin une politique publique de prévention des maladies dégénératives puisse voir le jour. C’est de l’intérêt de tous, car nous sommes tous concernés. »

 

1967 : une révolution biologique

1967, c’est l’année où parait le mémoire d’André Gernez intitulé Néopostulats biologiques et pathogéniques, qu’il soumet avec son collaborateur Pierre Delahousse à l’Académie des Sciences et l’Académie de Médecine. Dans ce document, André Gernez explique le mécanisme de la cancérisation, c’est-à-dire de la multiplication de cellules mutantes, et remet en cause le dogme du double cycle cellulaire.

Pendant deux siècles (depuis 1840 et les premiers microscopes), on a cru que les cellules étaient tour à tour ouvrières et reproductrices. En réalité, comme les abeilles d’un essaim, elles sont soit reproductrices – ce sont les cellules souches – soit ouvrières – les cellules fonctionnelles. Selon les travaux du Dr Leonard Hayflick (1961), chaque cellule génératrice (souche) peut se renouveler de 50 à 100 fois.

La cellule est l’unité physiologique et anatomique de l’organisme. Elle nous permet de vivre.

Mais nous ne gardons pas le même lot de cellules pour la vie ; elles se renouvellent à des rythmes différents selon les organes. Par exemple, une cellule de foie vit 400 à 500 jours alors qu’un globule rouge vit 120 jours. En 1970, André Gernez et son équipe ont même montré que, contrairement à ce que pensent encore de nombreux scientifiques, les neurones aussi se régénèrent.

Nos cellules se multiplient en se divisant en deux. C’est la mitose. Les interrogations de Gernez sont parties de ce constat. Si les cellules se multiplient, pourquoi les organes gardent-ils la même masse cellulaire, le même nombre de cellules ? C’est parce que, quand une cellule se divise en deux, elle donne naissance à une cellule reproductrice et une cellule fonctionnelle. La cellule fonctionnelle vivra sa vie d’ouvrière le temps qu’il faudra et sera remplacée par une nouvelle ouvrière, créée par la cellule reproductrice. Ainsi, le nombre de cellules n’augmente pas.

Nous mourons lorsque les cellules mères ont épuisé leur potentiel de division. Mais parfois une cellule génératrice mute. Elle crée alors deux cellules génératrices. Ces deux-là, à leur tour, créeront quatre génératrices (deux chacune), puis huit, puis seize et ainsi de suite. C’est la cancérisation. La cellule lésée devient mutante et transmet sa lésion à ses filles, toutes mutantes. Les causes de la mutation sont multiples : produits chimiques, carences alimentaires, infections, radiations etc.

Mais là n’est pas l’essentiel.

Ce qui compte, c’est qu’à ce stade les cellules cancéreuses sont très fragiles. Dans un corps sain, ces cellules lésées sont détruites par la concurrence que les cellules saines leur feront. Mais dans un corps fragilisé par les agressions, la micro tumeur, au lieu de mourir se développe, devient un cancer et atteint le million de cellules après plusieurs années. C’est le point de non-retour.

Le point de détection, lui, n’est cependant pas encore atteint. Il arrivera avec un milliard de cellules cancéreuses et 8 années de développement du cancer. C’est là qu’apparaît le nodule dans le sein, ou le premier crachat de sang (cancer du poumon). Mais à ce moment-là, il est difficile de se passer d’une thérapie lourde et invasive pour espérer guérir.

La prévention active

Le dépistage précoce, si cher aux autorités de santé, ne présente donc que peu d’intérêt sur le plan biologique, car nous sommes très loin d’être capables de découvrir le cancer avant son stade d’irréversibilité (1 million de cellules).

Il faut donc envisager de s’attaquer au cancer bien avant ce stade, c’est-à-dire à l’aveugle. André Gernez disait : « Le sens commun veut qu’il soit plus facile d’écraser un gland qu’un chêne ».

Entre 1969 et 1970, le médecin rédige trois mémoires dans lesquels il pose les bases d’un protocole de prévention active. Il préconise, outre une diététique particulière (notamment un jeûne annuel à base de légumes ou de jus de légumes), la prise d’un médicament anti-mitotique (anticancéreux), l’hydrate de chloral, à petite dose tous les ans. Ce médicament, quoique chimique et dangereux à haute dose, est inoffensif à petite dose et efficace dans la lutte contre le cancer. (Ce produit toutefois n’est pas à prendre sans une prescription spécifique et un suivi médical !)

 

Triomphe éphémère, ostracisme et silence

Il va sans dire que les découvertes du Dr André Gernez ont fait l’effet d’une bombe dans le monde scientifique en France et ailleurs.

Dès 1969, une étude sur la base du protocole Gernez est lancée à l’Institut de Toxicologie de l’Université de Paris dans le but de valider ou non sa théorie. Le Dr Gak, en charge de l’étude, annonce à André Gernez que les résultats sont positifs. Mais personne ne le saura jamais. Les résultats ne sont pas rendus publics.

Aux Etats-Unis, un ambitieux programme de prévention du cancer est mis en place en 1971, ce qui pousse Richard Nixon à prédire une victoire sur le cancer dès 1976. Mais le scandale de Watergate emportera le président et son audacieux plan cancer.

En France, si Alain Poher, président de la République par intérim à la suite de la mort de Georges Pompidou (d’un cancer) s’intéresse au dossier et convoque le Dr André Gernez, son successeur Valéry Giscard d’Estaing enterre le sujet sous l’influence du Pr Jean Bernard, membre de l’Académie de Médecine.

Très vite les événements s’enchaînent et Gernez se trouve ostracisé par la classe scientifique malgré le soutien officiel et courageux du président de l’Ordre régional des médecins, le Pr Gellé qui, en 1971, dans un appel solennel repris par La Voix du Nord déclarait : « (…) Il n’est pas question d’un traitement curatif, mais uniquement d’une prévention de ce fléau [le Cancer]. (…) Il ne s’agit pas de proposer ou de défendre une thèse, mais de rompre un silence volontairement érigé, concerté et maintenu sans aucune justification d’ordre éthique (…). »

Le Dr Gernez est médaillé en Autriche et reconnu par de nombreux scientifiques dans le monde entier, mais la France et ses médias refusent de lui rendre hommage. Aujourd’hui encore personne ne parle de cet immense chercheur visionnaire.

En 1988, lors d’une conférence citée par Pierre Lance dans son deuxième tome des Savants maudits, chercheurs exclus, André Gernez a dit avec un peu d’amertume : « puisque c’est simple, bénin et efficace, pourquoi le ministère de la Santé n’introduit-il pas cette procédure dans le public ? – La réponse est que le cancer n’est pas qu’une maladie, il est aussi une activité sociale avec des implications multiples auxquelles même un ministre ne peut pas échapper. »

Le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre est donc de parler de ses découvertes qui ont révolutionné la biologie et la médecine qui nourrissent de nombreux fantasmes (exploitation des cellules souches) mais ne sont guère utilisées dans le sens où l’entendait André Gernez, à savoir la prévention à laquelle il tenait tant.

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

PS : Rappel pour les parisiens, l’IPSN organise le 30 janvier prochain, à Paris, une conférence sur le thème : Ostéopathie et logique émotionnelle : écouter les maux du corps autant que les mots de l’esprit. (19h30, au Centre Sèvres, 35 bis rue de Sèvres). La conférence sera donnée par Anne-Béatrice Leygues, ostéopathe, conférencière et écrivain. Pour réserver, rendez-vous ici.

Sources :

Revue Nexus, n°49 et 50, articles de Jean-Yves Bilien

Pierre Lance, Savants Maudits, Chercheurs Exclus Tome 2, Ed. Guy Trédaniel 2e Ed, 2005, p63ss

Revue les propositions du Docteur Gernez, Editions de la Nouvelle Renaissance, 2 Ed, Jacques Lacaze et Jean-Claude Meuriot

Pourquoi change-t-on de corps tous les quinze ans ?

 


Une réponse à “La révolution biologique d’André Gernez”

  1. Barbry dit :

    La colchicine n’est plus vendu. Comment la remplacer,?

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