Cette plante amie, qui ne vous veut que du bien !

Chère amie, cher ami,

Selon l’angle que vous choisissez, la camomille matricaire sera “très nuisible” ^[1] ou au contraire très bénéfique.

Du point de vue des agriculteurs conventionnels et de l’agrochimie, il s’agit d’une adventice, c’est-à-dire d’une mauvaise herbe.

Ils lui reprochent de provoquer le “salissement” des parcelles, c’est-à-dire leur “pollution”, notamment dans les champs de maïs. ^[1]

Pour le jardinier bio que vous êtes ou que vous deviendrez un jour, tout cela n’a aucun sens !

D’abord, parce que la culture du maïs en France est déjà une aberration. Il s’agit d’une culture tropicale venue d’Amérique centrale qui nécessite énormément d’eau.

En Europe, elle sert essentiellement au fourrage pour le bétail et n’est donc qu’indirectement nécessaire à garantir la souveraineté alimentaire des populations locales.

On cultive le maïs en monoculture sur de vastes parcelles, ce qui épuise les sols et tue la biodiversité.

Utile au jardinier…

Sur ces sols désolés et appauvris, seules des herbes toniques et résistantes peuvent s’installer. Et voilà la matricaire ! Pour le jardinier bio, elle présente le double avantage de résister aux maladies et de repousser les insectes indésirables de votre potager. ^[2]

C’est qu’elle est jolie en plus ! Avec son cœur jaune et ses pétales blancs, elle rappelle la marguerite.

Par ailleurs, elle attire les pucerons qui vont sur elle plutôt que sur vos arbres fruitiers…

Ainsi, là où l’agriculteur conventionnel voit dans la matricaire une menace, le jardinier bio y trouve une ressource.

… et incontournable pour le phytothérapeute !

Mais c’est surtout votre herboriste qui aime la matricaire.

En effet, elle rend ses clients heureux.

Avec la matricaire, il ne prend pas de risques. Il dispose d’une plante aux effets reconnus depuis la nuit des temps et appréciés par tous ou presque.

Si vous discutez un peu avec lui, il vous dira qu’il s’agit d’une astéraceae comme l’estragon, le pissenlit, les chardons ou les asters.

Il vous dira que son nom scientifique est Matricaria chamomilla et que cette information est très utile pour la distinguer de la grande camomille (Tanacetum Parthenium) et de la camomille romaine (Chamaemelum nobile).

En revanche, si vous l’appelez camomille allemande, petite camomille, camomille sauvage ou même mil du soleil, votre herboriste saura que vous parlez bien de la matricaire ^[4].

Votre herboriste vous recommandera d’avoir en permanence chez vous de la matricaire bio pour vous préparer des tisanes ou d’autres remèdes.

Une plante médicinale du quotidien

Elle est d’abord utilisée pour accompagner les digestions un peu difficiles.

Ceux qui ont mangé trop d’œufs en chocolat ces derniers jours en savent sûrement quelque chose !

La matricaire est antispasmodique et antiseptique. Elle calme les gastrites, les entérites, les crampes abdominales, les colites, les diverticules et le côlon irritable ^[4].

C’est également une plante pour les femmes. Elle facilite l’apparition des règles et soulage les douleurs.

C’est une plante anti-inflammatoire, grâce à deux substances actives, le bisabolol et le chamazulène.

Votre herboriste la conseille en cas de rhinopharyngite, de bronchite, d’aphtes, de gingivites ou de stomatite.

Elle a un pouvoir apaisant pour tous les anxieux et les nerveux. Elle fera le plus grand bien aux enfants colériques et aux personnes à l’humeur changeante. ^[5]

Bref, c’est l’une des grandes plantes relaxantes, utile contre le stress et l’inquiétude.

Cheveux luisants au vent…

Enfin la matricaire est une formidable plante cosmétique. Elle redonne de l’éclat aux cheveux et donne aux chevelures claires un reflet blond cendré. Merci la matricaire !

Elle permet aussi de lutter contre les inflammations de la peau : conjonctivites au niveau des paupières, irritations, prurit, dermatoses, etc.

À ce moment de la discussion avec votre herboriste, vous êtes décidé à avoir chez vous une réserve de matricaire. Mais sous quelle forme ?

500 g de fleurs séchées dans votre placard

Le plus simple est d’avoir chez vous une réserve de fleurs séchées.

Ainsi, en cas de digestion difficile, vous prendrez une cuillerée à soupe de fleurs pour une tasse d’eau bouillante que vous laisserez infuser 5 minutes et boirez après les repas. Vous pouvez compléter votre tisane avec de la mélisse, de l’anis et du tilleul. ^[4]

Lorsque vous vous sentirez stressé ou nerveux, vous pourrez vous préparer un autre mélange composé d’une cuillerée à soupe de fleurs de matricaire avec de l’eschscholtzia, du tilleul, de la passiflore, de la fleur de lavande et de la marjolaine. C’est plutôt une tisane du soir.

Si vous avez des aphtes, versez une cuillerée à soupe de fleurs de matricaire dans une tasse d’eau bouillante, laissez infuser 5 minutes et faites un bain de bouche deux ou trois fois par jour.

Pour vos cheveux, versez votre cuillerée à soupe de fleurs séchées dans un litre d’eau. Faites bouillir l’eau durant 5 minutes, puis laissez infuser 10 minutes. Vous utiliserez cette eau pour faire votre rinçage après votre shampoing. ^[4]

En cas d’inflammation respiratoire, placez trois cuillerées de fleurs séchées dans un litre d’eau. Vous pourrez l’utiliser dans votre inhalateur. Attention, lorsque l’eau est bouillante, cela pique un peu le nez ! Mais c’est efficace. ^[4]

Vous retrouverez l’ensemble de ces conseils dans les livres de Michel Pierre ou auprès d’un herboriste près de vous.

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois