Les vœux du ministre de l’Agriculture – Il a eu un mot pour vous !

Chère amie, cher ami,

Mardi soir, le 29 janvier, je me suis rendu aux vœux du ministre de l’Agriculture.

J’y ai remplacé Bernard Astruc pour l’association “Consommateurs pas cobayes”, qui, en raison de sa participation aux Etats Généraux de l’Alimentation, avait reçu une invitation personnelle.

Compte tenu de mon intérêt pour le sujet, j’étais ravi de m’y rendre et de pouvoir écouter le ministre.

Commençons par le début.

Un ministère chargé d’histoire

Avant d’aller voir le ministre, autant savoir où se trouve son ministère.

C’est un bel endroit. Mieux vaut être à l’Agriculture qu’à Bercy. A première vue en tout cas.

Le ministère de l’Agriculture est au 78 rue de Varenne à Paris. C’est aussi l’hôtel de Villeroy, du nom de l’un de ses précédents propriétaires.

C’est un joli bâtiment construit par un banquier Suisse, au début du XVIIIe siècle, pour sa maîtresse. Ce financier ayant fait faillite, il a perdu son hôtel au profit de ses créanciers, mais gardé sa maîtresse…

Les histoires d’amour finissent parfois mieux que les investissements…

L’hôtel changea donc de mains, pour finir, comme souvent, entre celles de l’Etat. Depuis 1881 et Léon Gambetta, le bâtiment est le siège du ministère de l’Agriculture.

Et habituellement, à l’occasion des vœux du ministre, on ouvre la salle Sully aux agriculteurs et à leurs représentants. C’est une grande pièce de réception, dont le plafond à caissons est décoré d’allégories et de fresques. S’y trouvent une cheminée monumentale et deux sculptures magnifiques. Cela donne envie, non ?

Sauf que, en réalité, la salle était fermée pour cause de fuite, ou de rénovation, ce n’était pas clair. Finalement, les locaux fonctionnels de Bercy, ne sont peut-être pas si mal !

Nous nous sommes donc retrouvés à cent environ dans la galerie. C’est un couloir interminable au bout duquel on a mis, pour l’occasion, les drapeaux et le pupitre pour le discours du Ministre.

L’avantage de cette configuration, c’est que le ministre a pu voir tout le monde avant d’arriver jusque dans son antre.

Mais il s’en est plutôt bien sorti.

Savez-vous qui est le ministre ?

La question m’a traversé l’esprit au moment où j’ai remonté la galerie pour aller l’écouter. A chaque fois que je voyais un homme en costume, je me disais “est-ce celui-là ?”

Finalement, je l’ai reconnu. C’était celui à qui tout le monde avait quelque chose à dire et que les caméras suivaient. Facile !

Il s’appelle Didier Guillaume. On le repère aisément. C’est un grand gaillard, la cinquantaine, les tempes grisonnantes et l’air jovial.

C’est par ailleurs un politicien professionnel. Il salue tout le monde, sourit tout le temps, sait tendre la main d’un côté et l’oreille de l’autre.

Disons-le tout de go : il est sympathique.

Quel est son parcours ? Celui d’un homme politique de carrière. Il a fait partie des jeunes socialistes et du comité de soutien de la Drôme à François Mitterrand. Il a été élu au Conseil général de la Drôme, puis député, sénateur, etc.

En janvier 2018, il s’est retiré de la politique… Et en octobre 2018, il a été nommé ministre de l’Agriculture. Il a remplacé Stéphane Travert.

C’est son poste actuel. Il y prend encore ses marques.

Il a eu, par exemple, un petit lapsus au cours de son discours où il s’est présenté comme Ministre de l’Agriculture et de la Communication [au lieu de l’Alimentation].

Il s’est repris en souriant en disant qu’en effet, il est aussi là pour communiquer.

Les vœux du ministre

Didier Guillaume a formulé 3 vœux :

1er vœu : une ruralité dynamique et fière

Il a rejeté la formule à la mode de la France périphérique et loué la vitalité du monde rural. Il a rappelé que la ruralité, notre agriculture, la gastronomie qui va avec, le vin… c’est la France.

2ème vœu : France apaisée et solidaire

Il a souhaité qu’il y ait une réconciliation entre agriculteur et citoyen, entre agriculture et société, et que l’on arrête “l’agro-bashing et le food bashing.”

Il s’est défendu de toute pression des “lobbies” et a rappelé qu’il rencontrait des “élus”, des “associations de consommateurs”, des “filières d’excellence”, bref des gens qui “ont des choses à dire”.

Il a rappelé que nous étions tous liés entre nous. Voici ces mots exacts :

“En 2019, réconcilions l’agriculteur et le citoyen. Les enjeux sont communs. Ce que les uns produisent, les autres le mangent. Nous sommes les maillons d’une même chaîne. Une agriculture de qualité pour une nourriture de qualité. Voilà l’objectif, voilà l’ambition. Voilà la réalité. […]”

Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture

3ème vœu : une agriculture forte et résiliente

Il a rappelé que l’on pouvait être fier de l’agriculture française et que cette dernière avait évolué ces dernières années comme peu d’autres secteurs.

Il a évoqué une transition :

  • économique : tout le monde doit pouvoir vivre honorablement de ce métier d’intérêt général ;
  • sociale : il faut mieux prendre en compte les retraités du secteur, les femmes des agriculteurs ;
  • agro-écologique : les sols sont en train de mourir, il faut changer nos méthodes agricoles ;
  • sanitaire : il faut sortir de l’utilisation du glyphosate et réduire l’usage des pesticides.

Tout cela avec entrain, sourire et un peu de champagne à la fin. La soirée était parfaite, anesthésiante presque.

Le ministre a eu un mot pour tous, les agriculteurs, les consommateurs, les français, les présents, les absents. Où que vous vous trouviez dans cette liste, il ne vous a pas oublié !

On en aurait oublié à quel point la situation de certains agriculteurs est grave et combien la transition agricole est nécessaire.

Pour autant, personne ne peut changer si son moral est trop bas.

En ce sens, il est sans doute possible d’entendre le discours du ministre.

Quelques mots clés

A ces trois vœux, j’ajoute quelques mots clés distillés au fil du discours qui ont leur importance pour nous qui souhaitons une agriculture la plus biologique et respectueuse des écosystèmes possible.

1/ Evolution

Bon gré mal gré, il y a une évolution : on parle d’agriculture et d’alimentation. En France, le lien est fait entre les deux notions. En Argentine, par exemple, le ministère de l’Agriculture a été remplacé par un ministère de l’Agro-industrie.

2/ Sols

Le mot est revenu deux fois dans le discours du ministre. Il est à la base de tout. Les sols s’appauvrissent.

Or, on sait ce qu’il faut faire pour y remédier :

  • développer l’agroforesterie ;
  • développer la permaculture ;
  • développer l’agriculture biologique ;
  • éviter les labours profonds ;
  • respecter les écosystèmes ;
  • planter des arbres, des haies ;
  • éviter la monoculture ;
  • réduire, voire éviter, les engrais (intrants) ;
  • bannir le glyphosate et les pesticides.

Le ministre n’a pas parlé de tout cela mais nous pourrons le lui rappeler régulièrement.

3/ Société civile et association de consommateurs

Le ministre en a parlé plusieurs fois. C’est dire l’importance que représentent vos choix. L’une des clés est là.

Plus vous consommez des aliments biologiques, en circuits courts et de saison, plus vous favorisez l’agriculture qui propose ces produits.

4/ “Agro-bashing”

Les agriculteurs ont souvent été critiqués ces dernières années alors que les choix qu’ils ont pu faire par le passé leur ont souvent été imposés par les gouvernements et les administrations.

Ce n’est évidemment pas sur eux qu’il faut mettre la pression. Mais c’est sur les autorités ; par exemple lorsqu’elles ne distribuent pas leurs aides aux agriculteurs bio tandis que tous les autres ont reçu les leurs…

Le combat continue, donc.

Et il n’est pas dit qu’il soit plus facile.

Les politiciens sympathiques et habiles ont l’art de gérer les équilibres et d’éviter les crises.

Mais si nous voulons réellement que les choses évoluent, nous devons continuer à exercer sur les autorités une pression constante.

Pour ce faire, je vous propose d’ores et déjà de continuer à signer notre pétition en soutien aux agriculteurs bio qui n’ont pas reçu leurs aides de l’Etat depuis 2 ans, contrairement aux autres agriculteurs.

Je signe la pétition ici

Je vous joins en outre, une communication de Consommateur pas cobayes qui comporte quatre axes d’actions essentiels :

 

Communication de 
Consommateur Pas Cobayes

DES CLICS (PLUTÔT QUE DES CLAQUES) POUR LE CHANGEMENT 

VOTRE « SOURIS » – COMME VOTRE ASSIETTE – A UN POUVOIR DÉ-TER-MI-NANT !

3 minutes 
et 
3 clics
pour 
3 campagnes pétitions :

 

  • Clic N° 1 : OASIS RÉUNION, c’est ICI
    afin d’instaurer partout en France le « zéro phyto 100% bio, local et de saison » en commençant par l’île – département de La Réunion.
  • Clic N° 2 : NOUS VOULONS DES COQUELICOTS, c’est ICI
    afin de retrouver le charme naturel et bucolique de nos campagnes sans pesticides.
  • Clic N° 3 : OGM TRANSPARENCE, c’est ICI
    afin d’obtenir l’étiquetage obligatoire de tous les aliments issus d’animaux nourris avec des OGM (gorgés de pesticides) en France, soit 9 animaux d’élevage sur 10 !

Et parce qu’il peut en aller des CLICS comme des mousquetaires, un 4ème CLIC « pour la route des Alternatives » :

  • Clic N° 4 : 2019, ANNÉE HISTO-R.I.C., c’est ICI
    afin de se doter en France d’un outil très démocratique : le Référendum d’Initiative Citoyenne pour pouvoir valider les changements nécessaires – voir ci-dessous le dessin de notre ami monsieur René Bickel, dessinateur écolo engagé présent au 4ème Congrès international de Santé Naturelle en décembre 2018 à Marseille www.bickel.fr

UN GRAND MERCI POUR VOTRE CONTRIBUTION D’INTÉRÊT PUBLIC.

 

Et enfin, je vous transmets le dernier dessin engagé de notre ami, monsieur René Bickel, clin d’œil à l’actualité du moment :

 

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

 


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