L’acte d’amour est il un acte thérapeutique?

Chère amie, cher ami,

Dans une semaine nous organisons avec Sens et Symboles et BBBfilms une double projection à Bruxelles (17 mars) et à Lille (18 mars) du film Médecine du Sens réalisé par Jean-Yves Bilien. Il reste quelques places, vous pouvez encore vous inscrire ici.

Mais que veut dire l’expression « médecine du sens » ?

S’il m’est impossible de me substituer au Dr Olivier Soulier qui l’explique avec sagesse dans ce documentaire, je peux essayer de vous en donner un aperçu sans toutefois déflorer le contenu du film, que je vous invite à voir, de toute façon.

Une médecine en quête de(s) sens
Depuis qu’elle existe, la médecine occidentale n’échappe pas à la critique. Qu’elle émane de pièces de théâtre populaires telles que Le malade imaginaire et Knock (« tout bien portant est un malade qui s’ignore ») ou des médecins eux-mêmes, on lui reproche souvent ses certitudes, son orgueil, et même de faire plus de tort que de bien.

Depuis les critiques de Samuel Hahnemann (fondateur de l’homéopathie) à la fin du XVIIe siècle, ou celles d’Andrew Taylor Still (fondateur de l’ostéopathie) au XIXe siècle, la situation a changé mais une part du problème reste la même. Notre médecine, heureusement, n’a plus rien à voir avec la boucherie mi-superstitieuse mi-sadique que l’on pouvait rencontrer dans les siècles passés, mais elle ne propose pas de schéma global et reste focalisée sur les symptômes et la maladie au point parfois d’oublier qu’elle s’adresse d’abord à des humains.

On ne cherche pas à aider la personne à guérir mais à lui retirer sa maladie. Autrement dit, on a pour la maladie les attentions dont le patient n’ose plus rêver. La médecine actuelle, malgré ses moyens et sa technicité, paraît aveugle. Elle semble agir à côté du patient, sans le voir. Ce problème s’explique par le refus d’associer nos actes médicaux à une vision globale de la vie et du patient. Évidemment, ces questions renvoient autant à la philosophie et la spiritualité – sujets sensibles – qu’à la médecine. On comprend la réticence des médecins. Pourtant, tout ce qu’on leur demande c’est de prendre en compte le patient tel qu’il est, avec son histoire et son environnement. Claude Bernard le disait déjà : « Le microbe n’est rien, le terrain est tout » [1].

On reproche aussi à la médecine d’être sourde à la souffrance des patients. Dans un livre récent [2], le Dr Daniel Ballesteros propose ce scénario :

« Il vous est peut-être déjà arrivé de ressentir des symptômes physiques assez répétitifs (palpitations, spasmes digestifs, brûlures gastriques, douleurs musculaires, maux de tête, vertiges, fatigue inexpliquée, etc.) qui vous inquiétaient particulièrement, et pour lesquels vous avez consulté votre médecin ». Quelques paroles réconfortantes plus tard, et après vous être vu remettre une ordonnance censée vous soulager, vous vous retrouviez, dans un délai plus ou moins long, avec les mêmes problèmes et les mêmes interrogations. Retour chez le généraliste. Après des examens complémentaires, et un éventuel recours à un ou plusieurs spécialistes, on vous a à nouveau rassuré en vous disant que vous n’aviez rien – ce qui évidemment ne vous rassurait pas du tout –, que cela passerait, ou qu’il faudrait vivre avec. De toute façon on ne pouvait plus rien pour vous. (…) Vous avez cherché une réponse en dehors de la médecine classique ».

Accords et désaccords
Le Dr Olivier Soulier, quant à lui, classe ces maux dans les maladies intermédiaires. Elles ne sont pas nettes et courtes comme les maladies aiguës mais ne sont pas non plus considérées comme chroniques. Elles signalent tout de même un déséquilibre chez le patient qui ne parvient pas à retrouver la santé. Selon lui, tout être humain doit s’accomplir selon un projet de vie qui lui est propre. La maladie apparaît lorsque nous dévions de ce chemin, comme pour nous ramener sur la bonne voie.

Les maladies aiguës (la fièvre, les diarrhées…) que l’on contracte souvent durant l’enfance sont donc en réalité des étapes nécessaires à notre bon équilibre. « Une journée de fièvre d’enfant vaut trois mois de psychothérapie chez l’adulte », précise-t-il. A l’instar de Thierry Janssen et d’autres médecins chercheurs, Olivier Soulier nous propose d’aller à la rencontre de nous-même et d’apprendre à écouter notre corps qui, souvent, dit vrai. Nos maladies parlent de nos besoins mais le meilleur moyen de les éviter est d’arriver à identifier ces besoins suffisamment tôt.

C’est là le sens d’une vraie démarche de proposition où l’on retrouve la sagesse antique du connais-toi toi-même, de Socrate à Hippocrate qui proposait « que ton aliment soit ton médicament. » Quant au proverbe chinois, il affirme : « Attendre d’être malade pour se soigner, c’est attendre d’avoir soif pour creuser un puits. »

Vous l’aurez compris, à travers le film « Médecine du sens », et plus généralement ses recherches, ses livres et ses conférences, Olivier Soulier propose un chemin ouvert, de réflexions et d’interrogations où le patient n’est ni réduit à un symptôme, ni enfermé dans un schéma tout fait. Au contraire, la médecine du sens nous invite à nous retrouver, à nous dépasser et à prendre le large.

Pour les scientifiques, ces recherches fondées sur l’expérience de la médecine clinique ouvrent de nouveaux champs d’études et de grands espoirs : c’est l’homéopathie, la science de la matière et de l’information ; c’est la médecine quantique. C’est aussi l’espoir d’une meilleure compréhension du lien entre l’homme et la nature et d’une meilleure appréciation de la bio-logique, comme dirait Catherine Aimelet-Périssol.

Mais la médecine du sens doit surtout nous servir à tous, au quotidien. Car elle nous rappelle que les solutions sont en nous et que les médecins, avec tout leur art et leur talent, sont là pour nous aider à les trouver par nous-même. Cela demande beaucoup d’humilité et de force de leur part, et dans cas-là l’acte thérapeutique, indéniablement, est un acte d’amour.

Il reste encore quelques places à Bruxelles (17 mars) et à Lille (18 mars) pour voir le film Médecine du Sens réalisé par Jean-Yves Bilien. Vous pouvez encore vous inscrire ici.

Avec tout mon dévouement,

Augustin de Livois

[1] Phrase également attribuée à Antoine Béchamps

[2] Dr. Ballesteros, Se soigner, c’est écouter, Robert Laffont 2014

Chère amie, cher ami,Dans une semaine nous organisons avec Sens et Symboles et BBBfilms une double projection à Bruxelles (17 mars) et à Lille (18 mars) du film Médecine du Sens réalisé par Jean-Yves Bilien. Il reste quelques places, vous pouvez encore vous inscrire ici.

Mais que veut dire l’expression « médecine du sens » ?

S’il m’est impossible de me substituer au Dr Olivier Soulier qui l’explique avec sagesse dans ce documentaire, je peux essayer de vous en donner un aperçu sans toutefois déflorer le contenu du film, que je vous invite à voir, de toute façon.

Une médecine en quête de(s) sens

Depuis qu’elle existe, la médecine occidentale n’échappe pas à la critique. Qu’elle émane de pièces de théâtre populaires telles que Le malade imaginaire et Knock (« tout bien portant est un malade qui s’ignore ») ou des médecins eux-mêmes, on lui reproche souvent ses certitudes, son orgueil, et même de faire plus de tort que de bien.

Depuis les critiques de Samuel Hahnemann (fondateur de l’homéopathie) à la fin du XVIIe siècle, ou celles d’Andrew Taylor Still (fondateur de l’ostéopathie) au XIXe siècle, la situation a changé mais une part du problème reste la même. Notre médecine, heureusement, n’a plus rien à voir avec la boucherie mi-superstitieuse mi-sadique que l’on pouvait rencontrer dans les siècles passés, mais elle ne propose pas de schéma global et reste focalisée sur les symptômes et la maladie au point parfois d’oublier qu’elle s’adresse d’abord à des humains.

On ne cherche pas à aider la personne à guérir mais à lui retirer sa maladie. Autrement dit, on a pour la maladie les attentions dont le patient n’ose plus rêver. La médecine actuelle, malgré ses moyens et sa technicité, paraît aveugle. Elle semble agir à côté du patient, sans le voir. Ce problème s’explique par le refus d’associer nos actes médicaux à une vision globale de la vie et du patient. Évidemment, ces questions renvoient autant à la philosophie et la spiritualité – sujets sensibles – qu’à la médecine. On comprend la réticence des médecins. Pourtant, tout ce qu’on leur demande c’est de prendre en compte le patient tel qu’il est, avec son histoire et son environnement. Claude Bernard le disait déjà : « Le microbe n’est rien, le terrain est tout » [1].

On reproche aussi à la médecine d’être sourde à la souffrance des patients. Dans un livre récent [2], le Dr Daniel Ballesteros propose ce scénario :

 

« Il vous est peut-être déjà arrivé de ressentir des symptômes physiques assez répétitifs (palpitations, spasmes digestifs, brûlures gastriques, douleurs musculaires, maux de tête, vertiges, fatigue inexpliquée, etc.) qui vous inquiétaient particulièrement, et pour lesquels vous avez consulté votre médecin ». Quelques paroles réconfortantes plus tard, et après vous être vu remettre une ordonnance censée vous soulager, vous vous retrouviez, dans un délai plus ou moins long, avec les mêmes problèmes et les mêmes interrogations. Retour chez le généraliste. Après des examens complémentaires, et un éventuel recours à un ou plusieurs spécialistes, on vous a à nouveau rassuré en vous disant que vous n’aviez rien – ce qui évidemment ne vous rassurait pas du tout –, que cela passerait, ou qu’il faudrait vivre avec. De toute façon on ne pouvait plus rien pour vous. (…) Vous avez cherché une réponse en dehors de la médecine classique ».


Accords et désaccords

Le Dr Olivier Soulier, quant à lui, classe ces maux dans les maladies intermédiaires. Elles ne sont pas nettes et courtes comme les maladies aiguës mais ne sont pas non plus considérées comme chroniques. Elles signalent tout de même un déséquilibre chez le patient qui ne parvient pas à retrouver la santé. Selon lui, tout être humain doit s’accomplir selon un projet de vie qui lui est propre. La maladie apparaît lorsque nous dévions de ce chemin, comme pour nous ramener sur la bonne voie.

Les maladies aiguës (la fièvre, les diarrhées…) que l’on contracte souvent durant l’enfance sont donc en réalité des étapes nécessaires à notre bon équilibre. « Une journée de fièvre d’enfant vaut trois mois de psychothérapie chez l’adulte », précise-t-il. A l’instar de Thierry Janssen et d’autres médecins chercheurs, Olivier Soulier nous propose d’aller à la rencontre de nous-même et d’apprendre à écouter notre corps qui, souvent, dit vrai. Nos maladies parlent de nos besoins mais le meilleur moyen de les éviter est d’arriver à identifier ces besoins suffisamment tôt.

C’est là le sens d’une vraie démarche de proposition où l’on retrouve la sagesse antique du connais-toi toi-même, de Socrate à Hippocrate qui proposait « que ton aliment soit ton médicament. » Quant au proverbe chinois, il affirme : « Attendre d’être malade pour se soigner, c’est attendre d’avoir soif pour creuser un puits. »

Vous l’aurez compris, à travers le film « Médecine du sens », et plus généralement ses recherches, ses livres et ses conférences, Olivier Soulier propose un chemin ouvert, de réflexions et d’interrogations où le patient n’est ni réduit à un symptôme, ni enfermé dans un schéma tout fait. Au contraire, la médecine du sens nous invite à nous retrouver, à nous dépasser et à prendre le large.

Pour les scientifiques, ces recherches fondées sur l’expérience de la médecine clinique ouvrent de nouveaux champs d’études et de grands espoirs : c’est l’homéopathie, la science de la matière et de l’information ; c’est la médecine quantique. C’est aussi l’espoir d’une meilleure compréhension du lien entre l’homme et la nature et d’une meilleure appréciation de la bio-logique, comme dirait Catherine Aimelet-Périssol.

Mais la médecine du sens doit surtout nous servir à tous, au quotidien. Car elle nous rappelle que les solutions sont en nous et que les médecins, avec tout leur art et leur talent, sont là pour nous aider à les trouver par nous-même. Cela demande beaucoup d’humilité et de force de leur part, et dans cas-là l’acte thérapeutique, indéniablement, est un acte d’amour.

Il reste encore quelques places à Bruxelles (17 mars) et à Lille (18 mars) pour voir le film Médecine du Sens réalisé par Jean-Yves Bilien. Vous pouvez encore vous inscrire ici.

Avec tout mon dévouement,

Augustin de Livois

[1] Phrase également attribuée à Antoine Béchamps

[2] Dr. Ballesteros, Se soigner, c’est écouter, Robert Laffont 2014

 

 


Une réponse à “L’acte d’amour est il un acte thérapeutique?”

  1. lequertier dit :

    bonjour,
    j’habite trop loin pour pouvoir voir le film du Dr Olivier Soulier
    comment serait-il possible de le visionner tout de même ?
    Joëlle Lequertier

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